ACTUS FCBTP

La délégation du 5 décembre et ses revendications !

Depuis plusieurs années, le secteur du BTP connaît un ralentissement et nous n’avons cessé d’alerter nos décideurs sur la crise économique et sociale qui se profile ; aujourd’hui la crise est là et cette situation nous préoccupe tous !

Le peu voire l’absence de visibilité pour 2019 ne permet pas aux entreprises et leurs salariés de se projeter dans l’avenir avec sérénité. D’ailleurs l’état des lieux pour décrire la situation du BTP est sans appel :

  • Plus de 2000 emplois perdus en 6 ans ! En 2000 le secteur représentait 15% des emplois du secteur privé, aujourd’hui à peine 10%.
  • En 5 ans, le nombre d’employeurs a diminué de 16% et le nombre d’entreprises défaillantes continue d’augmenter (+7.8% en 2017/2016).
  • Une consommation de ciment annuelle qui passe sous la barre des 100 000 tonnes, du jamais vu depuis 30 ans.
  • Un prévisionnel d’occupation des salariés à hauteur de 40% en 2019, ce qui induira une perte des compétences des entreprises structurées.
  • Les carnets de commandes des entreprises de BTP sont quasi vides pour 2019, ce qui sera ressenti par les fournisseurs de matériaux, les industriels, par tous les secteurs liés de près ou de loin au BTP. On parle de 15000 emplois directs et indirects mis en difficulté.
  • Les architectes n’ont plus d’études sur la table.
Ce tableau est très inquiétant, alors que le secteur de la construction est le deuxième secteur pourvoyeur d’emplois en Nouvelle-Calédonie !
Et à celles et ceux qui parlent d’un simple retour à la normale, nous les invitons à tenir ce discours face aux nombreux demandeurs d’emplois issus du BTP ; 300 nouveaux sur l’année au 2ème trimestre et ce n’est pas fini !
Nous le rappelons, les salariés ne veulent pas être assistés, ils veulent travailler !
Face à cette réalité, il n’est pas question de céder au catastrophisme et de baisser les bras, nous continuerons à être force de propositions pour que les initiatives pour relancer et stabiliser le secteur de la construction soient mises en œuvre au plus vite puisque nous n’avons plus le temps !

Cette relance attendue ne sera possible que si nos décideurs prennent en considération le secteur et l’accompagne avec un plan de relance produisant ses effets dès la rentrée 2019.

Tout d’abord, le secteur a besoin de visibilité sur les projets à venir avec des dates de démarrage effectif de travaux ; sans cela, la persistance du doute sur l’avenir du BTP n’incitera pas les acteurs de la construction à embaucher et investir.

Le BTP souhaite retrouver son rôle de secteur créateur de richesses et d’emplois et favoriser la formation, l’insertion professionnelle; avec le flou actuel, ce n’est malheureusement pas possible !

Ensuite, le secteur se passerait volontiers des guéguerres politico-politiciennes qui nuisent au lancement de certains projets d’envergure. Pour relancer le secteur de la construction, il est temps de sortir de cet immobilisme !

Enfin, nous nous interrogeons sur la tenue du prochain comité des signataires, le 14 décembre à Paris, durant lequel l’Etat et les représentants politiques calédoniens placeront les enjeux économiques et sociaux au cœur des échanges, sans la présence des principaux concernés, à savoir les représentants du monde économique et social que sont les organisations de syndicats de salariés et de  branches professionnelles. N’est-ce pas ubuesque de laisser la parole aux seuls acteurs politiques alors que la relance économique est surtout plombée par leur manque d’anticipation et leur incapacité à nous apporter des réponses ?

Nous voulons participer à la relance de l’économie calédonienne, et pour cela nous voulons absolument faire entendre notre voix au prochain comité des signataires ! Nous sommes prêts à prendre nos billets pour Paris.

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En conclusion, la relance du secteur de la construction et d’une manière plus générale, de l’économie calédonienne, nécessite de la visibilité avec une planification concrète des projets, une politique consensuelle et la participation d’un comité technique composé d’acteurs économiques et sociaux calédoniens au comité des signataires.

L’absence de réponse à nos sollicitations donnera lieu à un mouvement durci dès la rentrée 2019.

Aujourd’hui le secteur de la construction est mobilisé, soudé et déterminé à sauver nos entreprises et nos emplois et nous sommes fiers d’être les bâtisseurs de ce pays !